Vous êtes un consommateur de café ? Lisez ceci.
Après l’eau, le café est la boisson la plus consommée dans le monde. On estime à près de 2,25 milliards le nombre de tasses de café consommées chaque jour sur la planète. Dans certaines cultures, il est difficile d’imaginer une journée de travail sans ce précieux breuvage qui permet de booster ses capacités tant intellectuelles que physiques. Il est présent omniprésent au bureau, lors des réunions et même à la maison. Nous en consommons même dans des coffee shop. Ces dernières années, le café a alimenté tellement de controverses sur les effets néfastes qu’il pourrait avoir sur l’organisme. La large consommation du café et ses effets présumés sur la santé de ses consommateurs a alimenté l’intérêt des chercheurs en médecine clinique et santé publique à s’y intéresser. En dehors de ses effets perceptibles quelques minutes après sa consommation sur les performances cognitive et physique, le café regorge de bien d’autres vertus pour notre santé.
La composition du café
La caféine est certainement le composant le plus connu et le plus actif du café. Il n’en est toutefois pas le seul. La caféine elle-même n’est pas uniquement présente dans le café. On la retrouve également dans plusieurs autres boissons telles le thé (vert), les boissons énergisantes, les boissons chocolatées, etc. Cependant, le café est la boisson contenant le plus de caféine (café moulu et café instantané). Les autres composés bioactifs qu’on retrouve dans le café sont principalement l’acide chlorogénique, l’acide caféique, l’hydroxyhydroquinone, les alcools diterpènes et les composés phénoliques connus pour leurs forts pouvoirs antioxydants. La caféine reste toutefois le composé bioactif du café le plus étudié. Par son action excitante, la consommation de café peut avoir des effets néfastes chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle, de diabète et de maladies cardiovasculaires. C’est pourquoi il est en général déconseillé pour ces personnes. Les effets de la consommation de café présentés dans ce billet ne sont valables que chez des personnes adultes en bonne santé sauf précision contraire. Pour les autres catégories de personnes, nous vous conseillons de vous rapprocher de votre médecin.
Café et santé cardiovasculaire
Une grande controverse existe entre la consommation de café et le risque de maladie cardiovasculaire. La relation entre consommation de café et risque de développement de maladie coronarienne a été étudiée plus la première fois dans les années 1960. C’est dire que l’intérêt des chercheurs pour le sujet ne date pas d’hier. Depuis les années 2000, les recherches menées ont mis en évidence une absence d’association entre consommation du café et risque élevé de maladies cardiovasculaires. Plus récemment, une étude menée en 2014 met en évidence l’effet protecteur de maladies cardiovasculaires d’une consommation modérée de café (3-5 tasses par jour) [1]. Toutefois, une consommation plus élevée de café n’est associée ni à un risque plus élevé ou moindre de maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, la consommation modérée de café réduirait également le risque de décès de suite de maladies cardiovasculaires [2].
Consommation de café et diabète
Le diabète dont il est question ici est le diabète de type 2 ou diabète sucré lié à un fort taux de sucre dans le sang. C’est la forme de diabète la plus répandue dans le monde. Elle touche principalement les personnes adultes de plus de 40 ans. Si la consommation de café n’est pas recommandée chez les personnes diabétiques, elle a un effet protecteur pour les personnes saines. Chez ces derniers, une robuste corrélation (négative) entre consommation de café et risque de diabète a été mis en évidence [3]. Par rapport aux non-consommateurs de café, une dose de 6 tasses par jour est associée à une réduction du risque de diabète d’environ 33%. Cet effet est valable tant pour le café que pour sa variante décaféinée.
Café et maladies du foie
Les preuves cliniques des bénéfices de la consommation de café chez les patients atteints d’hépatites B et C ainsi que de stéatose hépatique ont été mis en évidence en 2015 et 2016 [4,5]. La consommation de café est associée à une amélioration des enzymes hépatiques, en particulier chez les personnes présentant un risque de maladie du foie. L’ingestion de plus de 2 tasses de café par jour chez les patients atteints d’une maladie hépatique préexistante est associée à une incidence plus faible de fibrose et de cirrhose, à une diminution du taux de carcinome hépatocellulaire et à une diminution de la mortalité. La consommation de café est également associée à une réduction de la fréquence de maladies du foie bien qu’il soit encore incertain si cet effet provient de la caféine ou d’autres composants.
Café et inflammation de l’intestin
S’il y a une question que se posent bien les consommateurs de café, c’est celle de son effet sur l’appareil digestif. Parmi les personnes souffrant de maladies inflammatoires de l’intestin, on retrouve aussi bien les consommateurs de café que les non consommateurs. Les études à date suggèrent une absence d’association entre consommation de café et le risque de dyspepsie, de reflux gastro-œsophagien, d’ulcères peptiques, de gastrite et de cancer de l’estomac [6,7,8,9,10].
Les effets néfastes du café sur la santé
Bien que la consommation modérée de café ait des effets positifs sur la santé, cela ne doit pas occulter quelques-uns de ses effets néfastes. La plupart des effets néfastes étudiés porte sur une forte consommation ou une addiction qui pourraient augmenter le taux cholestérol avec pour conséquence possible un accroissement du risque potentiel pour la santé coronarienne. L’insomnie et les complications cardiovasculaires sont également citées. La caféine affecte également les récepteurs de l’adénosine dont la diminution entraine la fatigue musculaire.
Autres effets bénéfique de la consommation de café
En dehors des grands effets présentés ci-dessus, les autres effets positifs de la consommation du café sur la santé sont l’accroissement de la pression sanguine par son action hypertensive (idéal chez les personnes hypotendues) ; la réduction du risque de développement du syndrome métabolique.
En dehors des effets globaux présentés, il est important de noter qu’il existe des différences individuelles en matière de réaction au café. C’est pourquoi chacun se doit d’écouter les réactions de son corps à la consommation de café. Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres en raison de leur degré de tolérance [11]. Les femmes et les hommes réagissent également différemment à l’ingestion de café [12]. Ces différences individuelles mises de côté, une consommation modérée de café (chez les personnes saines) jusqu’à 4 tasses par jour peut être adoptée dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée et d’un mode de vie plus actif. A noter qu’il est fortement recommandé de ne pas dépasser la dose maximale de 400 mg de caféine par jour. La quantité de caféine contenue dans une tasse est très variable et dépend de la méthode de brassage et de préparation, de la portion servie (taille de la tasse), de la variété végétale (arabica, robusta), de la marque commerciale, de la formule, etc.